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        Joannes CATON Voyage vers
        la Nouvelle-Calédonie  | 
        
      mise à jour : 30.10.2011
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|   Itinéraire du voyage de J. Caton Crédit photo : x  | 
        
    Voyage
        vers la Nouvelle-Calédonie ... 1 - Avant le départ (3 avril 1872 - 16 mai 1873) 2 - Voyage 1/2 : France - Sénégal (17 mai - 7 juin 1873) 3 - Voyage 2/2 : Sénégal - Brésil - Nouvelle-Calédonie (8 juin -27 septembre 1873)  | 
    
| Avant le
        départ ... (3
        avril 1872 - 16 mai 1873) 3
        avril 1872  Par des lettres reçues ce jour, nous apprenons que la loi proposée à l'Assemblée nous concernant a été votée le 23 mars et promulguée hier au Journal Officiel [loi du 13 mars 1872 sur la déportation en Nouvelle-Calédonie promulguée le 2 avril 1872]. Nous voilà fixés ...c'est 
        la Nouvelle-Calédonie qui va devenir notre nouvelle patrie : c'est à 6.500 
        lieues, dans cette Île stérile, perdue sous les tropiques abandonnés des 
        gouvernements européens évitée des navigateurs que nous allons aller, 
        en masse, finir nos jours, fusillés à petit feu !  6 juin
        1872  Le Journal
        Officiel vient de publier, relativement aux
        déportés de la Nouvelle-Calédonie, un décret portant
        règlement d'administration publique sur le régime de
        police et de surveillance auquel les condamnés à la
        déportation dans une enceinte fortifiée seront
        assujettis.  28
        décembre 1872  On a
        fait hier l'appel des détenus désignés pour
        s'embarquer sur l'Orne, en partance pour Nouméa.
        J'en suis. Tant mieux !  Ce n'est
        pas pour cette fois encore. Je reviens de la visite du
        service médical, on m'a trouvé malade et je suis
        ajourné jusqu'à un prochain départ.  31
        décembre 1872  Ils
        viennent de partir, les déportés avec lesquels je
        devais faire le grand voyage et il me semble que c'est
        une injustice que l'on commet à mon égard que de me
        retenir.  Par ce
        temps triste et froid, c'eut été un grand soulagement
        que de quitter cette sinistre prison.  Même au
        prix de l'éternel exil, je souhaite en sortir, puisque
        tôt ou tard, je le sais, il me faudra franchir cette
        immense étape de 6.500 lieues. Le plus tôt ne sera-t-il
        pas le meilleur ? Quelques-unes s'effrayent de cet
        inconnu, moi je l'appelle de tous mes vux !  11 avril
        1873  Le
        directeur est entré dans notre cour tenant une lettre à
        la main. Il nous en donne lecture. Par cette lettre, il
        lui est ordonné de livrer quatre-vingt-dix d'entre nous
        pour compléter le chiffre des déportés destinés à
        s'embarquer sur la Garonne pour la
        Nouvelle-Calédonie.  Il a lu
        les noms à haute voix. Je suis du nombre. (...) On se
        retire et chacun s'empresse d'écrire à sa famille.  21 avril
        1873 On nous
        fait savoir que ce sera le Calvados (*) et non la Garonne
        qui nous transportera en Nouvelle-Calédonie. 
 14 mai
        1873 Nous
        venons de recevoir nos sacs de voyage et nous nous
        revêtons aussitôt du nouveau costume de déporté
        quils contiennent. Ils consistent en chaussures,
        linge, vêtements de toile et de draps, ces derniers sont
        des débris de la garde mobile de la Défense nationale.
        De suite nous organisons notre plat - cest ainsi
        quon dénomme la section de passagers, prisonniers
        ou libres qui doivent faire ensemble le service de leur
        batterie et partager leur popote cest-à-dire se
        répartir ou manger ensemble les vivres, le café et le
        vin. Cest
        à bord des navires, léquivalent de la chambrée.
        Un plat se compose en général de dix personnes. Description
        détaillée du contenu du sac remis le 17, avec la durée 
 Il nous
        a été remis à bord un hamac avec un petit matelas et
        une couverture. Ces
        objets de literie nous serons laissés à notre arrivée
        en Nouvelle-Calédonie et seront augmentés à ce moment
        dune paire de draps et dun chapeau de paille
        pour une durée de trois ans. Le hamac et le matelas ne
        seront renouvelés quaprès cinq ans de durée. 16 Mai
        1873 On nous
        annonce que nous devons partir demain à 4 heures du
        matin. Il nous faut faire nos adieux aux camarades qui
        restent, car nous devons aller coucher dans les casemates
        afin dêtre prêts à nous embarquer. Source : extrait de : Joannes 
        Caton, Journal d'un déporté 1871-1879 ...   | 
    
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         Le Calvados (dans le port de Nouméa ?) Crédit photo : Musée de la Marin, publié in Journal d'un déporté ... et Une flotte de navires-écuries ...    | 
        
    Voyage vers la
        Nouvelle-Calédonie 1 ... 17 mai
        1873 Cest
        le jour du départ (...) Cest
        donc aujourdhui que va sexécuter notre
        condamnation définitive ! 6.500 lieues à faire pour
        atteindre notre nouveau lieu de détention ! On suppute
        ce que peut contenir un tel chiffre, on cherche à se
        faire une idée de cet exil à un semblable éloignement,
        cinq à six mois de traversée, pus larrivée sur
        une terre déserte, brûlante, et là, larrêt, le
        séjour définitif, la perpétuité à accomplir. (...) Là-bas,
        à 200 mètres en mer, un navire très long et bas de
        bordage nous attend. Cest la Comète ; elle
        doit nous conduire au transport le Calvados dont
        la silhouette se détache sombre et énorme à
        lhorizon, vers lîle dAix. Nous
        arrivons sur la Comète. Il est 6 heures. Un peu
        plus tard, elle lève lancre et se dirige vers
        lîle dAix. A 8 heures nous grimpons
        lescalier du Calvados. Nous sommes
        arrivés...! (...) De près
        le Calvados me semble moins grandiose que je ne
        lavais cru sur la foi des descriptions. Court,
        trapu, sa coque noire affaissée sur leau par son
        chargement qui doit être énorme et que nous
        complétons, il na pas laspect du Leviathan
        que je mattendais à trouver. Sa mâture seule ma
        parait belle, et élégante, mais je nai guère le
        temps de la contempler, car à mesure que nous arrivons
        sur le pont encombré, on nous fait descendre dans les
        batteries. Par un trou carré, je descends un escalier
        raide, étroit, qui tremble sous mes pieds ; me voilà
        dans lentrepont, il est bordé à droite et à
        gauche de grilles énormes aux barreaux gros comme le
        bras, derrière lesquelles on aperçoit un entassement
        dêtres coiffés et habillés comme nous. (...) ...nous
        ne sommes pas encore arrivés, ici les places sont
        prises, les nôtres sont au dessous à 4 mètres plus
        bas, et nous nous engouffrons de nouveau dans le ventre
        du navire par un trou pareil au premier. En bas un autre
        trou est devant nous ; limpression
        détouffement que je ressens augmente dune
        façon horrible. (...) Lendroit
        où je devrai séjourner pendant une traversée de cinq
        mois, six peut-être, est un couloir de 30 mètres de
        long sur 3 mètres de largeur et 2,20 mètres de hauteur. (...) Au bout
        dun quart dheure mes yeux se sont habitués
        à lobscurité, je vois distinctement le
        grouillement dêtres humains qui de ma place va en
        se continuant jusquà 30 mètres de là tout au
        fond. Même grouillement en face à tribord où
        lentassement est le même. (...) Par le trou carré que fait le hublot relevé, on aperçoit lîle 
        dOleron, couverte de pins.  (...) Nous
        sommes 560 déportés à bord dont 381 fournis par le
        fort de Quelern, 98 par Saint Martin de Ré et 81 par le
        Château. Notre batterie seule contient 171 hommes. A ce
        moment arrive le capitaine darmes : tenue
        dofficier de marine, un galon or : il donne lecture
        de nos numéros dordre et détaille longuement ce
        que nous aurons à faire. Sur la largeur de notre couloir
        nous devons coucher dix-huit dans les hamacs et deux dans
        les crèches de chaque côté. Il y a 57 plats de 10
        personnes chacun, je suis du dernier, le 57e, mais nous
        sommes onze car il y a un déporté de trop.  Jai
        presque le dernier numéro, le 578e (...) En
        dépit de ces numéros, nous ne sommes que 560, les deux
        premiers plats étant constitués par la vingtaine de
        surveillants chargés de nos personnes. (...) (...)notre
        plat (...) occupe lemplacement le plus confortable
        possible, le moins encombré, le mieux aéré, presque à
        larrière du navire. La grille en retour nous
        sépare seule du carré des officiers et nous aurons vue
        sur la circulation des habitants des cabines qui sont
        placées à droite à gauche de ce carré. (...) Le
        régime de la traversée sera, sauf modifications ou cas
        de force majeure, le suivant : viande fraîche deux fois
        par semaine, mercredi et dimanche; vendredi, sardines ou
        fromage : les autres jours lard salé. Bouillon au lard
        ou à la viande fraîche tous les matins, sauf le
        vendredi, biscuits et 1/8 de pain tous les jours. Café
        tous les matins à 6 heures. Un quart de vin au repas du
        matin, et le reste du jour une boisson sucrée et
        citronnée que chacun pourra téter aux boutons qui
        émaillent les flancs dun énorme baril baptisé le
        charnier. 18 mai
        1873 Cest
        dimanche et aujourdhui on doit lever lancre.
        Branle-bas à 6 heures et distribution dun café
        fort mauvais ; les hamacs sont pliés. (...) Mais à
        dix heures on nous ouvre la grille et on nous fait monter
        sur le pont jusquà onze heures. Daprès le
        règlement, nous jouirons de lair pur du pont tous
        les jours, mais seulement trois quart dheure le
        matin et une demi-heure le soir. Un espace de trente
        mètres carrés que des cordes tendues nous empêcheront
        de franchir nous est réservé en haut à cet effet.
        Cest peu, mais cest déjà quelques chose et
        je regarde déjà ces sorties comme les seules joies que
        je goûterai dans toute la traversée. Enfin à
        4 h 30 on ferme les hublots, un léger balancement du
        navire nous apprend que lancre est levée : la
        machine communique à lhélice un mouvement
        régulier et saccadé... nous partons ! nous sommes
        partis ! 19 Mai
        1873 Au matin la machine à vapeur a cessé de fonctionner, nous marchons 
        à la voile et nous sommes en plein Golfe de Gascogne. Le vent est faible 
        et nous voguons lentement ; le roulis se fait de plus en plus sentir. 
        Après le café, nous voyons aller et venir les matelots tous très empressés 
        (...) 21 Mai
        1873 Le Calvados
        a plus de huit cents personnes dans ses flancs (...) 22 mai
        1873 Toujours
        même temps, même mer. Le commandant sest promené
        aujourdhui sur le pont au même moment où jy
        étais. Son nom est Vial. (...) Il porte
        cinq galons, trois or, deux argent. Les galons abondent
        du reste sur le pont, où se promènent en ce moment le
        lieutenant, les enseignes, les aspirants, le commissaire
        de marine, les médecins, les maîtres, le capitaine
        darmes, plus divers officiers dartillerie ou
        dinfanterie de marine en route comme nous pour la
        Nouvelle-Calédonie ou pour Tahiti, où ils vont relever
        des collègues. Parmi ces derniers plusieurs ont avec eux
        leurs femmes et leurs filles. Il y a aussi un
        médecin-major et sa femme comme passagers pour Nouméa. 28 mai
        1873 Sur le
        côté droit, à lavant du navire, on aperçoit une
        montagne très élevée et de sept à huit kilomètres
        détendue. Elle nous apparaît nue, sèche, couleur
        café au lait. Par place, on distingue peu à peu des
        plantations de vignes et quelques palmiers. Cest
        nous dit-on, une des îles Canaries. Cest
        probablement le pic Ténériffe. 1er juin
        1873 Nous
        avons dû passer sous la ligne, cette nuit car les
        matelots ont chanté et ri longtemps ainsi que les
        surveillants et leurs femmes, et nous avons entendu
        ruisseler les inondations obligatoires, dont ces
        dernières ont dû supporter tous les frais. 6 juin
        1873 Depuis
        plusieurs heures on aperçoit dans léloignement
        des rivages jaunes, sablonneux avec de petits monticules.
        Cest le Sénégal. Nous arrivons à 11 heures du
        matin. Le Calvados mouille entre Dakar et
        lîle de Gorée au milieu dune baie dont
        leau rougeâtre et dans laquelle sagitent de
        nombreux marsouins. 7 juin
        1873 La
        chaleur est accablante depuis que nous sommes au
        Sénégal. On étouffe littéralement dans les batteries.
        On va embarquer des bufs et du charbon et pour que
        nous ne gênions pas le chargement on nous fait tous
        camper sur lavant depuis 6 heures du matin
        jusquà 2 heures du soir. On nous invite à dresser
        une liste des acquisitions que nous désirons faire, mais
        tout achat de fruits nous est interdit. Lamiral vient visiter le Calvados (...). La visite terminée on nous fait redescendre cuire dans nos batterie pleine dune poussière de charbon. Source : extrait de : Joannes 
        Caton, Journal d'un déporté 1871-1879 ...   | 
    
| Voyage vers la
        Nouvelle-Calédonie 2... Sénégal - Brésil - Nouvelle-Calédonie (8 juin - 27 septembre 1873) 8 juin 1873 A 8
        heures, on lève lancre et le navire file à toute
        vapeur. Les feux de la machine achèvent de nous
        étouffer. (...) On se remplace aux sabords qui,
        heureusement la mer étant calme ont été ouverts. Le
        flot est à peine à 50 centimètres de ces ouvertures et
        dans le léger roulis que fait le Calvados, vient
        parfois frôler le rebord inférieur du hublot. 14 juin
        1873 Le temps
        est sombre, il pleut et le vent étant tombé, on rallume
        les feux de la machine. Le vaisseau a le cap sur le
        sud-ouest. Où allons nous ? 4
        juillet 1873 Calme
        plat absolu depuis quatre jours. Nous sommes par 40° de
        longitude et 20° de latitude ; nous navons pas
        fait dix lieues en tout ce laps de temps et cela nous
        agace au plus haut point. 9
        juillet 1873 Il y a
        trente et un jours que nous avons quitté le Sénégal et
        nous ne sommes pas encore près, nous dit-on,
        darriver à Sainte-Catherine, qui est notre
        objectif sur la côte du Brésil. 14
        juillet 1873 Nous voilà à Sainte-Catherine (*) après plusieurs journées 
        de pénible navigation, tantôt à la voile, tantôt à la vapeur. Il est
        deux heures et demi lorsque lon entend descendre
        lancre. Nous sommes dans une vaste baie, mais le
        temps est sombre et le brouillard nous cache la côte
        brésilienne. A peine aperçoit-on un petit fortin sur
        une éminence et quelques habitations non loin du rivage.
        On nous apprend que le navire qui nous a précédé,
        chargé de déportés, le Var a eu trois évadés
        lors de son séjour à Sainte-Catherine. Nous serons
        très surveillés à cause de cela. 28
        juillet 1873 Enfin,
        on lève lancre ; il y a quatorze jours que nous
        stationnons à Sainte-Catherine, un siècle ! Cest
        lundi, à 9 heures et demie du matin. La chaîne de
        lancre grince et senroule au cabestan au
        chant cadencé des matelots qui lentraînent. On va à
        la vapeur, mais lentement et avec précautions. Le
        commandant surveille le départ ; de cinq minutes en cinq
        minutes on entend la voix aiguë dun matelot qui
        dit : sonde onze mètres tribord ! Sonde !
        10 mètres bâbord ! Le fond se maintient longtemps à
        ces chiffres puis tout à coup descend à 17 mètres. Le
        commandant sécrie alors : en avant ! et le Calvados
        est entraîné vigoureusement vers la haute mer. Il fait
        un soleil splendide. Il est 10 heures et demie. La côte
        commence à disparaître derrière nous, tandis
        quau contraire, le mont qui garde au sud
        lentrée de la baie et sur lequel se détache un
        palmier isolé grossit à vue dil, mais nous
        le doublons bientôt et à 4 heures du soir nous perdons
        de vue les côtes du Brésil. 9 août
        1873 Notre
        réveil a été marqué par une réelle surprise, on
        aperçoit de la poulaine, à peu de distance, un banc de
        glace ; rocher disent les uns, banquise, chicanent les
        autres ; mais de nouvelles montagnes de glace se montrent
        encore et fixent les opinions. On est par 48° de
        latitude sud. Le vent est violent et froid, la mer se
        soulève en vagues énormes couronnées dune écume
        que le vent enlève et fait retomber sur nous en pluie
        fine et glacée. Le Calvados craque dans toutes
        ses jointures et se disloque. Il faut amarrer toutes les
        choses et se cramponner avec soin. La pluie se mêle de
        neige, mais tandis que tout le monde fuit le pont,
        jy reste, avide de contempler la tempête. 11 août
        1873 Toujours
        des montagnes de glaces. Le froid et le mauvais temps
        augmentent. Nous sommes tous malade, désespérés, (...) 13 août
        1873 La nuit
        a été particulièrement terrible. Le navire craquait
        comme un panier dosier ; au roulis le plus fort que
        nous ayons encore subi, sajoutait un tangage qui
        nous donnait à tous des nausées. Les vagues
        embarquaient et inondaient les batteries. La mer
        pénétrait partout et faisait avec le vent un vacarme
        effroyable. A chaque instant on sattendait à
        sombrer !... (...) Un silence lugubre règne dans nos
        grilles et nest troublé que par la voix des
        officiers du bord qui, toute la nuit et de partout, font 
        des rondes dinspection. Le point marque 0° de
        longitude et 37° de latitude sud. 1er
        septembre 1873 Le mauvais temps qui avait cessé vers le 25 août a repris le 
        27 pour saugmenter, de plus en plus mauvais chaque jour. Nous sommes 
        par 81° de longitude et 45° de latitude sud. Il gèle  
        sur le pont ; le verglas qui sy est formé, joint à un roulis 
        incroyable empêche toute circulation et toute manuvre. Jamais encore 
        nous navions vu de semblables vagues. On les voit venir du large, 
        longues, énormes, hérissées décume, elles senflent de plus 
        en plus à mesure quelles sapprochent ; arrivées sur nous, 
        cest une masse immense, une montagne de 40 mètres de hauteur qui 
        semble devoir nous engloutir mais qui passe en soulevant notre vaisseau 
        comme une plume. Elle passe et nous redescendons dans le vide effrayant 
        quelle a laissé derrière elle. Nous sommes tous attachés à 
        quelque barre ou à des crochets et nous ne pouvons prendre nos repas que 
        dune main. 27 août
        1873 Parmi
        les passagères du Calvados, plusieurs, à me voir
        ainsi sur le pont matin et soir, ont paru se prendre
        dun vif intérêt pour moi. -
        qua donc ce jeune homme ? a dit lune
        delles, la fille dun capitaine
        dartillerie qui se rend avec sa famille à Tahiti
        (...). 13
        septembre 1873 Nous
        avons dépassé le 126° degré de longitude et nous
        sommes par 50° de latitude sud. Pas de vent. Un calme
        plat succède à une période de gros temps qui a
        recommencé le 8. Dans ces parages il ny a pas de
        milieu : ou la tempête ou labsence complète de
        vent. 18
        septembre 1873 Cette
        nuit on a mis le cap sur la Nouvelle-Calédonie. Une
        rafale a brisé hier les vergues dartimon, de
        cacatois et de perroquet. Au soir
        nous apercevons à lavant bâbord la terre de Van
        Diemen. Elle nous apparaît élevée en un plateau noir
        et dentelé. On va à la vapeur. Les hirondelles et les
        argonautes abondent. 24
        septembre 1873 Un gros
        vaisseau passe près de nous. On pense que cest le
        transport la Loire qui revient de
        Nouvelle-Calédonie. Cest le 15e que nous avons
        aperçu jusquà présent. La mer
        est unie comme un miroir et sans la vapeur le Calvados
        resterait immobile. 27
        septembre 1873 Le vent
        est debout ; les oiseaux nous ont quittés tout à fait.
        Nous arrivons enfin ! A une heure de laprès-midi,
        la vigie signale la terre. Nous montons sur le pont à 3
        heures et nous apercevons à lhorizon quelques
        montagnes en pain de sucre, et qui paraissent blanches.
        Au crépuscule, nous franchissons les récifs. Nous
        mouillons dans la grande rade entre lîle Nou et
        Nouméa près dun trois mats barque. Il est 7
        heures du soir. On voit des feux sur la côte. La lune
        brille. 
 "L'absence 
        de toute infrastructure portuaire sur les côtes du sud de l'Afrique 
        obligeait le navire à faire escale au Brésil et à 
        effectuer deux traversées de l'océan Atlantique, car le 
        passage par le cap Horn était trop dangereux." Pour connaître plus en détail les conditions 
        de voyage, voir :   | 
    
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        . . Publication . . . Publication . . . Publication . . . 
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       Evangélisation ... exploration et découverte du nickel ... déportation Des Foréziens sous les tropiques ... en Nouvelle-Calédonie au XIXe siècle. Les Maristes ... Jules Garnier ... Joannès Caton 80 pages, ill.,  | 
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| Site : Les
        Foréziens en Nouvelle Calédonie (c) Bernard
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